Peter Molyneux ne nous a pas menti, oubliez tout ce que vous avez pu connaître. Fable 3 compte bien faire table rase du passé pour instaurer une foule de nouveautés et nous faire vivre une nouvelle expérience beaucoup plus intuitive, riche mais aussi plus sombre. Notre histoire débute 50 ans après fable 2, dans une époque sombre où le roi Logan, gouverne le pays d’une main de fer. Oppression, esclavagisme, criminalité règnent en maître dans les rues de Bowerstone et dans l’Albion tout entier. Les tours des industries Reaver vomissent leurs fumées âcres dans le ciel quand vous vous éveillez au doux son de voix de votre majordome : Jasper. Le temps de choisir vos vêtements et hop, il est temps de commencer une première quête, histoire de vous familiariser avec les commandes d’interaction sociale. Ici, plus question de roue ni de menu, tout se fait avec le bouton A pour les expressions positives et X pour les expressions négatives. Après un choix cornélien imposé par votre royal frère et un entrainement au combat, il sera temps de partir. Accompagné de votre maitre d’arme et de Jasper, vous vous enfuirez du château pour entamer cette révolution qui vous mènera, à terme, sur le trône !
Après quelques heures de jeu, vous pourrez même revoir les coins de verdure chers a ce magnifique royaume. Magnifique ? Pas tant que ça ! Même si l’Albion reste splendide à regarder, on voit bien que les gars de Lionhead ont réutilisé le moteur graphique de Fable 2. Là où le bât blesse par rapport à ce dernier, c’est que, vu que les maps sont beaucoup plus grandes et plus peuplées, on assiste à pas mal de clipping en particulier dans les quartiers de Bowerstone. Même si cela n’a rien de gênant, on aurait apprécié que l’équipe de développement corrige le tir après Fable 2 où le clipping était déjà présent. Le style visuel est aussi plus sombre avec une palette de couleur plus terne. Le tout nous fait vraiment ressentir que le temps a passé et que les temps sont durs.
Si la révolution n'est pas visuelle, au moins pointe-t-elle le bout de son nez dans l'interface. Voilà le sujet qui apporte une véritable révolution ! En effet, plus de menu ! Tout se gère depuis votre sanctuaire. Un endroit totalement dédié a votre héroïque personne où vous pourrez changez d’armes, de vêtements (commentaire so english de Jasper en prime !), gérer votre fortune ainsi que les téléportations grâce à une table représentant l’Albion dans une version stylisée. Un mot sur cette fameuse table: grâce à elle vous pourrez acheter des commerces et en affecter les prix, des maisons, en gérer le loyer, les vendre, faire tout ce qui était déjà possible dans Fable 2 mais sans avoir à vous déplacer jusque là ! Par contre ne cherchez pas à vous repérer sur les cartes de la table ! Comme dit plus haut ce n’est qu’une version stylisée d’Albion, de plus, il n’y a aucun curseur vous représentant dessus! Si vous cherchez à vous rendre a un point précis, tracez la carte vous-même où vous serez perdu avant d’avoir décapité une balverine !
Une bonne plâtrée de monstre occis plus tard, il sera temps d'étoffer votre panel de compétences, et là : Révolution! Jadis les héros d’Albion parcouraient la campagne en quête d’expérience de mêlée, d’adresse ou de volonté. Maintenant qu’il y a moins de campagne, il y a… la Route du pouvoir ! C’est sur cette dernière que vous pourrez ouvrir les coffres vous servant de power-up. Force est d’ailleurs de constater que la progression dans fable 3 est plus dirigiste. En effet vous ne pourrez disposer de certaines compétences qu’après avoir dépassé certains "checkpoints" dans l’histoire principale. Cela dit, la montée en puissance est savamment dosée et on ne se retrouve jamais avec un héros gringalet incapable de remplir une mission.
Mais pour ouvrir ces coffres, les quêtes seules ne suffiront pas. Comme dans une véritable révolution, il vous faudra le soutien du peuple. Puisque la notion de choix reste au centre du gameplay, il vous sera toujours possible d’interagir avec la plèbe de multiple façon. Pourtant il est devenu impossible de choisir l’expression que vous voulez utiliser. Vous aurez une expression positive, une négative et une ou deux autres plus contextuelles. Mais si vous voulez étreindre votre dulcinée et que le jeu affiche l’expression "danser", il ne sera pas possible d’"étreindre" ou d’"embrasser" et de même pour les expressions diaboliques. C’était louable de la part de Lionhead de vouloir simplifier l’interface, mais là, c’est trop simplifié. Un comble pour un jeu dont la thématique centrale est le choix !
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Heureusement pour vous (et votre peuple !), l'aide d'un autre héros seras une option réellement envisageable pour mener a bien vos périlleuses missions ! Beaucoup de joueurs s’étaient plaints du mode deux joueurs brouillon de Fable 2, doté d’une caméra fixe des plus contraignantes et d’un acolyte anonyme. Qu’à cela ne tienne ! Peter Molyneux en a tenu compte pour nous pondre un vrai mode deux joueurs. Exit l’acolyte anonyme, place a un vrai héros: le vôtre. Exit la caméra fixe, chacun sa camera et chacun est libre de ses mouvements, même si cela peut engendrer quelques bugs a la sortie d’une map. Il est même désormais possible de se marier, d’avoir des enfants et d’engager un partenariat commercial avec les autres héros. En un mot comme en cent: une bien belle révolution !
Pari tenu ! La révolution est bien là. Les gars de Lionhead se sont bien creusés la tête pour rendre leur bébé bien plus mature et plus épique que ses prédécesseurs. Même si le jeu n’est pas exempt de défauts, il constitue un must-have pour toute vidéothèque Xbox qui se respecte. Chapeau bas Sire Molyneux !