Dès 2014, Kevin Kelly affirmait dans le mensuel Wired :
C’est peut-être difficile à croire, mais avant la fin de ce siècle, 70 % des emplois d’aujourd’hui sera remplacé par l’automatisation. Oui, cher lecteur, même votre travail vous sera enlevé par des machines. En d’autres termes, votre remplacement par un robot n’est qu’une question de temps.
Cette prédiction s’est finalement révélée exacte.
Dès 2015, Amazon, l’un des précurseurs dans l’emploi de robots, avait lancé des vagues de recrutements massifs de robots manutentionnaires pour gérer ses entrepôts géants. Au départ, les robots étaient là pour assiter les travailleurs humains, mais la technologie progressant, les humains ont fini par disparaître totalement des entreprôts d’Amazon.
Et les métiers intellectuels ont également été touchés, cela a commencé dans les grandes entreprises américaines : les algorithmes ont progressivement remplacé les doctorants, les statisticiens… Puis ce fut le tour du corps médical, du corps professoral, etc. Lire : En attendant les robots du sociologue d'Antonio CASILII
La robotisation du travail est telle qu’aujourd’hui le taux d’emploi des humains est devenu marginal. Il est dès lors impossible d’utiliser le travail comme moteur de redistribution des richesses. Des projets de mise en place d’un revenu d’existence sont testés un peu partout dans le monde pour tenter de sauvegarder un modèle capitaliste devenu entropique, ou esssayer d’inventer un nouveau modèle social, selon que vous soyez plutôt de droite ou plutôt de gauche.
Mais comme le disait déjà en 2013 l’économiste visionnaire Yann Moulier-Boutang :
Entre les figures de la cigale insouciante et de la fourmi industrieuse, s’interpose celle de l’abeille : son travail de pollinisation ne crée pas de valeur directe, mais aucune production ne pourrait exister sans lui. De même, chacun, par ses activités quotidiennes les plus anodines, participe indirectement à l’économie.
En attendant, pour survivre, beaucoup d’humains ont dû accepter de travailler en tant qu’assistant des robots, dans des conditions de travail inhumaines. En effet, les lieux de travail sont à présent adaptés aux robots, ce qui engendre des problèmes de sécurité conséquents pour les humains. Les humains ont pour mission de s’assurer que les robots ne manquent de rien et les remplacent au pied levé en cas de défaillance énergétique.