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  • avis sur le jeu Gran Turismo 5 - suite

    Gran Turismo 5 : Ravalement de façade qui a dérapé

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    Non, non, toutes les voitures ne sont pas moches. Nous avons de splendides purs sangs italiens, par exemple, très bien modélisés. J’émettrai toutefois une réserve sur la modélisation du cockpit, quand il y en a un, qui me semble moins bien fourni en détails que sur Gran Turismo 5 Prologue. C’est en partie dû à une caméra plus proche des instruments de bord. C’est la nouvelle mode "sport", cher lecteur, conduire la gueule dans le volant... plus besoin d’airbag. Autre point fâcheux, sur l’armada motorisée qu’affiche avec fierté GT5, seulement 200 véhicules, dits premium, intègrent cette fameuse vue cockpit et les "dégâts". Euh, attendez voir. En fait, on a juste la moitié des voitures présentes dans Forza 3 qui est ultra modélisée à s’en faire péter la rétine, et dont on n'en a strictement rien à foutre, puisque qu’on ne voit pas l’intérieur de la bagnole, sauf en mode Musée. De l’autre côté, les modèles dits standard se paient, dans de nombreux cas, le luxe de pixelliser comme sur PlayStation. Pas la PlayStation 2, la PSone. Ce n’est pas possible, en 5 ans, ils n'ont dû mettre que les bras cassé de Polyphony sur la modélisation des caisses ! https://www.youtube.com/watch?v=VzDZJTQB9ZE

     

    Quant aux dégâts, là encore on tombe dans le "rigolol". Les déformations sont visibles en solo dès qu'on a accès aux plus gros bolides. Déformations est le terme adéquat car heurter un mur à 200 km/h vous permettra d’observer que lesdits véhicules ne sont pas faits de métal, mais de pâte à modeler. Les phares, par exemple, ne cassent pas, ils changent de design !

    Le comble doit encore venir des circuits. Pour une fois, le bitume, les vibreurs, les ombres portées sur la piste sont d’excellente facture. Là-dessus, rien à dire. En revanche, les abords laissent à désirer. On rentre dans le pinaillage, mais après tout, on se doit bien de regarder sous toutes les coutures le maestro du jeu de course. Il faudra déjà annoncer à Kazunori Yamauchi que, malgré toutes ses séances d'essais à l’œil au volant des plus belles bêtes de course, l’herbe ne pousse pas sur les bas-côtés de Laguna Seca, circuit situé dans une zone ultra sablonneuse de Californie. De même reproduire une forêt sur le Nordschleife simplement en collant une texture de verdure sur un mur, cachée par un arbre en 2D cloné à l’infini, ça fait tâche sur une console censée être la plus puissante du monde. Je réitère aussi cette critique pour le circuit du Mans.

    Gran Turismo 5 : Ce son qui fait saigner les oreilles


    GT5 propose des bruits de moteur convaincants, dans l’ensemble. Je dois aussi dire que le bruit des collisions me semble crédible pour avoir déjà entendu des chocs entre bolides du WTCC. Malheureusement, ils sont identiques, que ce soit une voiture de série, fabriquée en métal injecté, ou un modèle de course avec une carrosserie en fibre de carbone ou fibre de verre.

    L’ambiance sonore ne se limite pas à la course, les musiques envahissent replays et menus. La qualité est variable, allant du hit connu, à une musique horrible d’ascenseur nippone qui donne envie de tuer des bébés pandas. Et en toute franchise, admirer un splendide modèle allemand sur de la musique de merde, ça casse l’ambiance !
    Crash Test non validé

    Qu’importe si un jeu se révèle moche, tant que son gameplay est excellent, il peut encore être sauvé. GT5 est un cas particulier. Le jeu à la manette est catastrophique, la faute en grande partie à une manette complètement merdique (ça, c’est dit). Elle n’était déjà pas bonne pour les jeux de baston, elle est aussi inutile pour les jeux de course non arcade. On ne se servira pas des gâchettes, inconfortables au possible, et la gestion de l’accélérateur et du frein sur des boutons ayant un débattement d’environ 1,5mm me laisse sceptique. Les sensations en course confirment mes dires, puisque j’ai eu un mal de chien pour m’habituer à la conduite, jusqu’à ce que j’augmente les aides.

    turismo.JPGL’ironie de l’histoire, c’est que le jeu est tout bonnement génial avec un volant bien réglé. Ayant la chance d’avoir un volant Porsche Fanatec, avec le pédalier en aluminium (l’un des meilleurs du marché) et un siège baquet de qualité suisse, j’ai pris un pied monstre… sur asphalte. J’ai aussi été obligé de mettre à jour ce volant, vu le manque d’options disponibles ingame pour le paramétrer. On est bien loin du Formula One 2010 de Codemasters. Malheureusement, j’en conclus qu’il faudra un minimum d’investissement pour profiter du jeu. Or, qui pourra se permettre de claquer environ 1000 euros pour en profiter "pleinement" ? Certainement pas monsieur Tout-le-monde.

    Une fois la question du périphérique réglée, ce n’est pas pour autant que les courses deviennent confortables. L’I.A. est un (grand) cran en-dessous de celle d’un Forza Motorsport 3. Restez plantés sur la trajectoire, vous vous ferez percuter à coup sûr. Même en ligne droite avec un temps de réaction suffisant pour un grand-père archi-myope, l’I.A. ne se bouge pas. Choquant, quand on teste celle de son concurrent, qu’il est possible de mettre en défaut mais plus difficilement.

    GT5 Online pour autistes

    Le online… je crois que là, on touche le fond. Déjà pas très ergonomique sur PlayStation 3, le mode en ligne de GT5 est encore plus navrant. Si de grands efforts ont été faits sur Motorstorm 2, Killzone 2, Resistance 2 ou encore Uncharted 2, celui de GT5 est juste honteux. Il n’est tout d’abord pas possible d’inviter directement ses amis. Une fois la session créée, une série de 4 fois 4 chiffres, ou lettres, comme un code ami sur Wii ou une clé d'installation sur PC, fait office de code à rentrer pour rejoindre la partie. De plus, c’est au joueur d’envoyer ce code à ses potes. Nan, mais on est où là ? On est bien en 2010 ? Parce qu’en 2003, sur Xbox première du nom, on en était déjà à l’étape au-dessus. J’ajouterai que l’ergonomie de la recherche, le fait d’être éjecté du menu en ligne une fois la session quittée, sont juste les truc qu’il ne fallait pas faire.

    https://www.youtube.com/watch?v=7M1orVqvySI

     

    Conduite dangereuse

    J’ai pu lire un test de GT5 sur le blog d’un joueur qui conclut que ce jeu est une menace pour le monde du jeu vidéo. Je ne peux qu’acquiescer. Après 5 longues années, le jeu sort, toujours pas fini. Et il se vend ! La preuve, j’en ai acheté un… Le plus grave, c’est qu’il pourrait très bien donner l’idée aux éditeurs de sortir régulièrement un jeu non fini, dont les ventes financeront l'autre moitié. Imaginez si votre moitié de jeu fait un bide, vous n’aurez jamais l’intégralité, malgré les 70 euros investis. On pourra également remettre en cause le contenu du jeu, partant inutilement dans toutes les directions. Pourquoi inclure une école de Nascar, alors qu’il n’y a pratiquement pas de courses de ce genre en carrière ? Pourquoi inclure une école de rallye, chronologiquement placée après les courses de ce type ? Pourquoi est-il possible de gagner les courses de karting en marche arrière, alors qu’il n’y a pas de marche arrière sur un vrai kart ? Pourquoi les 8Go d’installation du jeu, qui prend environ 1 heure, n’impactent que peu les temps de chargement ?



    CONCLUSION

    Gran Turismo 5 se place là où on ne l’attendait pas : une production de seconde zone qui aura bénéficié d’un marketing en béton armé. Le jeu déçoit et démontre maladroitement les qualités de la PlayStation 3. Dans 90% des points, il est inférieur à son concurrent direct, mais également à d’autres productions comme F1 2010 de Codemasters. Mais le plus énervant, c’est que ce pseudo jeu se vende par camions, tandis que d’excellentes productions vidéoludiques comme Castlevania ou Need for Speed : Hot Pursuit (par exemple) font un four. On a bien atteint le stade du marché de masse et le jeu vidéo n’en sort pas grandi, Gran Turismo 5 en est la preuve.