J’ai joué à Uncharted 3 avec des sentiments mêlés. Je crois que je n’avais jamais vu un jeu qui présente une telle répulsion à l’idée d’être joué, qui haïsse à ce point l’idée d’avoir un joueur. Uncharted me fait l’effet d’un bonbon sucré. Un bonbon que j’aurai sucé avec un certain plaisir jusqu’à ce qu’il me recrache. Oui, j’ai été recraché par un bonbon. C’est cela Uncharted.
Entendons nous bien. J’ai apprécié cela. J’ai apprécié que le jeu ne me demande rien. Qu’il me fatigue si peu.
Je crois que l’on pourrait classer les jeux en fonction des positions corporelles qu’ils exigent : jeux où l’on se penche en avant, jeux où on se laisse aller en arrière. Uncharted est au plus haut point un jeu de l’arrière, un jeu de canapé, un jeu qui va si bien avec le genre d’attention diffuse que produit le téléviseur. Les choses glissent sans profondeur ni passion, sans jamais exiger la moindre réflexion sur ce que l’on voit ; comme si cela allait de soi, comme s’il n’y avait pas de médium. Une immersion périphérique, par enveloppement, plutôt que par une plongée active dans les choses à l’écran comme j’y suis habitué.
Et puis il y a ces moments où le jeu trahit son propre régime. Dès que l’on quitte les phases d’exploration ou d’énigmes pour les phases de tir. Qui relèvent pour moi de la corvée pure et simple. Sans doute parce que je ne peux les concevoir sans ressentir l’écart avec le modèle du FPS sur PC. Je suppose que si l’on n’a pas ce modèle, elles doivent glisser comme le reste. Mais là où le FPS procure une forme de maîtrise millimétrée, le jeu au pad est un enfer. Bien sûr, tout a été ménagé pour que là encore cela soit facile. Mais facile ne veut pas dire gratifiant quand tout est si décalé par rapport à mes attentes, quand tout est si dénué de toute élégance. Alors je finis par donner des coups de poing plutôt que de tirer avec les armes. D
e toute façon, le personnage est quasiment invulnérable…