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Avis sur le jeu Mass Effect - fin

Les choix moraux qu’utilise Mass Effect pour faire avancer son histoire ne sont pas nouveaux aux jeux d’aujourd’hui, mais comme Bioware est l’une des compagnies qui a popularisé cette mécanique de jeu avec, entre autres, Baldur’s Gate, il fallait s’attendre à une évolution dans le genre. Effectivement, les choix sont variés, et bien souvent, déchirants. Contrairement à Knights of the Old Republic, où il était plus facile de faire de mauvaises actions que de bonnes, le jeu récompense plus souvent les deux parties. Spécifiquement, entre Paragon et Renegade, la différence est mince ; c’est surtout au niveau des conversations et du respect des autres personnages que la variation est importante. Ainsi, vous pouvez immédiatement déterminer votre personnalité en faisant quelques choix au début du jeu, mais ces choix auront rarement de l’impact à long terme. On peut donc s’amuser naïvement à insulter un personnage, sans nécessairement avoir peur de tomber dans le côté obscur de la force, étant donné que les deux sont invariablement séparées.

     Le choix est encore plus évident lorsque nous avons affaire à la Voie lactée. Une grande partie de la galaxie est ouverte pour l’exploration, incluant, évidemment, notre système solaire. Au début, il peut sembler décevant qu’une seule planète soit explorable par système, mais au nombre de systèmes disponibles, il n’en devient que raisonnable de la part de Bioware d’en avoir décidé ainsi. Les planètes prennent souvent l’allure d’environnements générés aléatoirement, alors qu’on y retrouve souvent le même genre d’informations et d’objets (une anomalie, des minéraux, des débris et une base d’opérations). La zone est assez grande pour empêcher la claustrophobie, mais jamais trop vaste pour s’y perdre. Explorer ces systèmes devient rapidement une obsession, et les missions y sont toujours intéressantes, même si les environnements manquent de variation.

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     Mass Effect est grandement inspiré des films de science-fiction des années 1970, et arbore un style artistique très différent des jeux récents, qui eux affichent un futur déchiré et sale. Mass Effect est gris, blanc, très propre et surtout très démocratique. Des armures aux décors, tout est esthétiquement beau et très raffiné. Le talent artistique est d’autant plus remarquable dans la grande Citadel, où guerre et combats laissent place à la sérénité et à la politique. La musique est également sublime, utilisant le synthétiseur pour reproduire une musique charmante, un peu similaire à Blade Runner ou à la plupart des films des années 1970. C’est l’héritage que Mass Effect traite ; il n’oublie pas d’être original, mais utilise ce qui marchait, et, inévitablement, marche encore.

     Indépendamment du chef-d’œuvre que Bioware peut avoir concocté, l’impression d’ampleur et d’ouverture est limitée par la technologie : les planètes sont souvent désertes, sinon entrecoupées d’écrans de chargement et les textures ont de la difficulté à apparaître (souvent renvoyées au terme pop-ins, où une texture basse résolution est chargée dans la mémoire tampon pour ensuite être remplacée par une de plus grande résolution, mais qui est ici interrompue par le temps de chargement du disque DVD). Bref, le jeu semble un peu trop ambitieux pour l’engin que la compagnie canadienne utilise (Unreal 3). Des petites inconsistances au niveau de la programmation de l’interface viennent aussi brouiller l’expérience ; un manque circonstant de raffinage dans le menu des items ne permet pas, par exemple, d’avoir plus que 150 objets.

     Bref, malgré tous ses problèmes, Mass Effect brille dans un univers de jeux d’action sombres et sales ; il réussit à accomplir plus que la plupart des jeux du même genre espéreraient accomplir. Mais même avec ses intentions, les problèmes techniques qui polluent le jeu déconnectent incessamment le joueur de l’expérience autrement immensément immersive. Le mieux qu’on peut espérer est de revoir le jeu en version améliorée dans un second opus, qui saura se dispenser de l’engin trop restrictif et réparer les problèmes d’intelligence artificielle et ainsi laisser place aux véritables qualités de Mass Effect, qui offre une expérience profondément étonnante et riche en émotions.

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