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  • la technologie est seulement un outil collaboratif ?

    Pour l’individu, le travail et la rémunération ne sont plus liés, tout comme la valeur et la monétisation ne l’est plus pour l’entreprise, c’est à dire qu’une société peut avoir beaucoup de valeur, cela ne signifie pas pour autant qu’elle gagne de l’argent. Aujourd’hui nous parlons d’activité et non plus de travail. Le salariat est devenu minoritaire et sa disparition est annoncée.

    De nouveaux systèmes de solidarité basées sur des réseaux d’individus tentent de se mettre en place pour pallier l’écroulement du système de l’Etat providence. Les individus cumulent plusieurs activités, rémunérées ou non, celles qui ne le sont pas leur permettent d’obtenir des produits ou des services en échange (jardinage, covoiturage…), de la reconnaissance ou du sens. Le recours au do it yourself s’est aussi imposé, parfois pour le plaisir de faire les choses soi-même, mais le plus souvent par obligation.

    L’impression 3D a popularisé le do it yourself et condamné la production industrielle centralisée et massive, provoquant des plans sociaux à répétition. Certaines personnes ont investi dans des capacités d’impression individuelle, d’autres utilisent des unités de production collective, privée ou collaborative. Voir Les Nouvelles Frontières du travail à l’ère numérique , du sociologue Patrice Flichy

    La Poste a réussi le pari qu’elle avait formulé en 2014 et a transformé nombre de ses établissements ruraux en unité de production locale. Au lieu de recevoir un colis, vous recevez un fichier 3D qui est imprimé sur place. Le marché des matières premières pour imprimante 3D reste cependant un marché dominé par quelques grands groupes industriels. Certaines enseignes de bricolage ont pris le train du changement dès 2014, en se préparant à ses nouveaux modes de production, à l’image de Castorama qui développa des plateformes de conseils et d’entraide performantes ou encore de Hameaux Durables dans la fourniture de blocs polystyrene pour la construction écologique.

    Le secteur de l’échange non marchand et de la mutualisation des biens a également explosé, détruisant la valeur de nombreuses entreprises qui ont dû mettre la clé sous la porte. Streetbank ou Peerby organisent par exemple les prêts d’objets entre voisins.

     

    Au début il s’agissait de dépannage, aujourd’hui il s’agit d’un mode de fonctionnement très répandu. Presque plus personne ne pense à acheter individuellement un objet avant de s’enquérir de sa présence aux alentours.

    C’est le règne de la décroissance et de la non propriété.